J’ai toujours trouvé cela tellement cliché les gens qui disent qu’ils sont plus heureux depuis qu’ils ont 40 ans… jusqu’au jour où je me suis retrouvée moi-même dans les souliers d’une quadragénaire. (Quel mot horrible! On dirait une maladie…)
Tout comme il est vrai que les enfants, ça change une vie, oui, la quarantaine est le début d’une période qui semble nous amener à vivre un petit break côté émotions en dents de scie. Sans trop savoir pourquoi, on devient plus sage. Tout ce qui nous préoccupait ou nous irritait avant ne semble plus avoir autant d’importance.
C’est comme si, tout à coup, on comprenait ce qu’est le véritable sens de la vie. Du coup, on jubile. Alors on se met à penser comme ce serait cool si on pouvait retourner à l’âge de 20 ans, tout en continuant, bien entendu, de posséder cette fameuse sagesse qui nous habite désormais.
C’est ici que je vais péter votre balloune… Même si, physiquement, il était possible de revenir en arrière et de faire « ami-ami » avec nos propres enfants, nous n’aurions pas vraiment de plaisir, je crois. Du moins, pas autant que nous nous imaginons. Pourquoi? Parce que pour intégrer la sagesse, nous avons dû jeter par-dessus bord notre belle spontanéité et notre insouciance. Les conditions mêmes qui nous ont mis dans le pétrin plus d’une fois. Vous vous rappelez?
Maintenant que nous sommes davantage réfléchis, nous avons l’impression que notre vie est plus équilibrée. Elle l’est sans aucun doute puisqu’à 20 ans, la réflexion (si réflexion il y a) se fait après et non avant l’action ou l’interaction, d’où les probabilités d’emmerdes.
Selon moi, nous serions soumis à un stress intense s’il nous était donné la chance de revenir 20 ans en arrière. Et nous serions probablement d’un ennui mortel pour les personnes de cet âge qui, elles, commencent tout juste à découvrir qui elles sont et y arrivent justement en faisant des essais-erreurs.
Alors vivons nos 40, 50, 60 et 70 ans au maximum, et ce, même si les rides qui nous désavantagent ne reflètent pas vraiment la personne qu’en réalité nous sommes restés à l’intérieur.