Toute ma vie a été consacrée à vouloir plaire. Ou, devrais-je dire, à tout mettre en œuvre pour éviter de déplaire. Ainsi, l’ancienne moi n’aurait jamais osé donner son opinion si celle-ci venait en contradiction avec celle d’une autre personne.
Est-ce que cela me rendait heureuse? Pas du tout. En voulant rester dans les bonnes grâces des autres, je me trahissais moi-même et cela, croyez-moi, c’est quelque chose qu’on ne peut perpétuer.
Ainsi, peu à peu, j’ai appris à exprimer le fond de ma pensée. Au début, j’étais maladroite. Puis, j’ai raffiné mon discours. Je suis arrivée à être moins dans l’émotion brute et plus dans la dentelle.
Malgré tout, au fil de mes expériences, j’ai découvert qu’il y a des gens pour qui les échanges d’idées ou d’opinions sont vus comme des batailles à remporter à tout prix. De ce fait, lorsqu’ils sont à court d’arguments, ils font le choix de couper les ponts. Ils mettent parfois fin à une amitié de plusieurs années juste pour avoir « le dernier mot », symboliquement parlant.
Lorsque ce genre d’incident m’arrive, j’avoue que, sur le coup, je me sens déstabilisée. Mon enfant intérieure prend alors les commandes et je réalise à quel point elle a encore besoin de l’amour et de l’approbation des autres pour se sentir vivante et importante.
Toutefois, on ne peut pas plaire à tout le monde; tout comme ça n’est pas tout le monde qui arrive à nous plaire. Mais mon enfant intérieure, elle, n’a pas encore totalement intégré ceci. Elle a encore besoin de se le faire répéter car elle est toujours coincée avec cette idée que si une personne ne nous « aime pas », c’est qu’on a forcément fait quelque chose de mal. Mais c’est faux; les bonnes personnes attirent autant le mépris que les mauvaises!
Cela dit, à la suite d’un incident de ce genre vécu tout récemment, j’ai décidé de désormais voir ma vie comme un énorme paquebot qui fend les vagues d’un merveilleux océan et qui, jamais, ne s’arrête. Un paquebot qui avance vers le soleil couchant, là où il trouvera, à tous coups, une paix d’esprit totale et parfaite.
À bord de mon paquebot, il y a toutes ces personnes que je connais : famille, amis, collègues. Certaines qui me sont chères; d’autres qui ne sont finalement probablement que de simples connaissances. Chaque passager a le loisir de quitter le paquebot lorsque la balade ne lui convient plus. C’est pourquoi il m’arrive parfois de voir certaines personnes sauter par-dessus bord. (Cette image quelque peu humoristique est ce qui me permet de dédramatiser et de déculpabiliser.)
Lorsque ceci se produit, mon focus doit alors être mis sur le fait que cela fait de la place pour de nouveaux passagers. Ainsi, tout est parfait. Et s’il m’arrive de constater qu’il y a encore quelque chose à vivre avec les personnes qui ont volontairement quitté le paquebot, je veux bien leur lancer une bouée de sauvetage et voir si la relation peut encore être sauvée. Autrement, comme j’ai dit, le paquebot continue sa course.
Nous ne pouvons pas nier le fait est qu’à mesure que nous cheminons (ou, dans certains cas, régressons), la Vie fait du ménage autour de nous. Les personnes qui s’éjectent ou nous éjectent de leur vie ne trouvent tout simplement plus en nous ce qui les intéressait ou les attirait au départ ou ce que nous sommes devenus est trop sombre ou trop lumineux pour elles à ce stade-ci de leur vie.
Quoiqu’il en soit, voyons ceci comme une invitation de la Vie à nous ouvrir à de nouvelles expériences et poursuivons notre balade sur ce merveilleux océan rempli de belles promesses.
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